Robert Ier de Normandie
Robert le Magnifique († 1035), fut le sixième duc de Normandie de 1027 jusqu'à sa mort au retour d'un pèlerinage. Le règne de Robert a été une période turbulente dans l'histoire de la Normandie. Il est le père de Guillaume le Conquérant, qui devient roi d'Angleterre en 1066.
Statue de Robert le Magnifique faisant partie de la statue des six ducs de Normandie à Falaise.
Carrière
Robert était le deuxième fils de Richard II de Normandie et de Judith. Il est probablement né entre 1005 et 1010. Leur père avait décidé que le fils aîné, Richard III, lui succéderait comme duc. Robert deviendra comte d'Hiémois. En août 1026, leur père, Richard II, meurt et Richard III devient le cinquième duc. Mais une fois que Richard III commença à régner, Robert n'était pas satisfait de sa position. Il rafle le diocèse de son oncle Robert II, archevêque de Rouen. Il s'empare également de la ville fortifiée de son frère, Falaise. La rébellion de Robert dura jusqu'à la fin de 1026 et jusqu'au début de 1027. Finalement, Richard III assiégea Falaise et fit tomber les murailles. Robert se rendit et promit sa fidélité.
Un règne précoce
Lorsque Richard III mourut peu après la reddition de Robert, on soupçonnait que Robert aurait pu causer la mort de son frère. Cependant, Robert fut accepté comme sixième duc après son frère. Mais la guerre civile que Robert Ier avait déclenchée contre son frère Richard III ne s'est pas arrêtée lorsque les deux hommes ont fait la paix. Il y avait encore de nombreuses querelles qui avaient commencé entre les barons voisins. Celles-ci se poursuivirent en Normandie pendant une grande partie du règne de Robert. C'est également à cette époque que de nombreux membres de la petite noblesse ont quitté la Normandie pour aller chercher fortune dans le sud de l'Italie et ailleurs. Peu après être devenu duc, et peut-être pour se venger d'avoir soutenu son frère, Robert Ier réunit une armée et commença à piller les terres de son oncle, Robert II, archevêque de Rouen. Seule une brève trêve permet à son oncle de quitter la Normandie en exil. L'archevêque prononce alors un édit d'excommunication sur Robert et toute la Normandie. Cet édit n'a été annulé que lorsque l'archevêque Robert a été autorisé à revenir et que toutes ses terres ont été restituées. Robert a également attaqué un autre puissant chef de l'église, son cousin Hugo d'Ivry, évêque de Bayeux. Robert le bannit de Normandie. Robert a également saisi un certain nombre de propriétés de l'église appartenant à l'abbaye de Fécamp.
Hors de Normandie
Malgré tous ses ennuis en Normandie, Robert décide de s'engager dans la guerre civile en Flandre. Cette querelle opposait Baudouin V, comte de Flandre, à son père Baudouin IV que le jeune Baudouin avait chassé des Flandres. Baudouin V, soutenu par le roi de France Robert II, son beau-père, fut persuadé de faire la paix avec son père en 1030. Cela n'a eu lieu qu'après que le duc Robert ait promis à l'aîné Baudouin son soutien militaire.
Robert a donné refuge à Henri Ier de France contre sa mère, la reine Constance. La reine voulait que son fils cadet Robert succède à son père Robert II comme roi de France. Pour son aide, Henri Ier donna à Robert le Vexin français. Au début des années 1030, Alan III, Duc de Bretagne, commença à s'étendre à partir de la région de Rennes et semblait vouloir la région autour du Mont Saint-Michel. Après avoir fait un raid sur Dol et arrêté les tentatives d'Alan de faire un raid sur Avranches, Robert monta une campagne importante contre son cousin Alan III. Cependant, Alan fit appel à l'archevêque Robert de Rouen (ils étaient tous deux ses neveux). L'archevêque conclut une paix entre le duc Robert et son vassal Alan III.
Les cousins de Robert, les Athelings Edward et Alfred, avaient vécu en exil à la cour normande. Ils étaient les fils de sa tante Emma de Normandie et d'Athelred, roi d'Angleterre. À un moment donné, Robert tenta d'envahir l'Angleterre en leur nom, mais fut arrêté par des vents défavorables. Le roi d'Angleterre, Cnut le Grand, envoya des envoyés au duc Robert pour lui proposer de régler la moitié du royaume d'Angleterre sur Edward et Alfred. Après avoir reporté l'invasion, il choisit de reporter également la décision jusqu'à son retour de Jérusalem.
L'Église et son pèlerinage
L'attitude de Robert envers l'Église a complètement changé depuis le retour d'exil de son oncle. Pour compenser ce qu'il avait fait à l'Église auparavant, il a restitué tous les biens que lui ou ses vassaux avaient pris. Il a également décidé de faire un pèlerinage à Jérusalem pour se racheter de ses péchés. Après avoir fait de son fils illégitime Guillaume son héritier, il entreprend son pèlerinage. Il passe par Constantinople et atteint Jérusalem. Il tombe gravement malade et meurt sur le chemin du retour à Nicée le 2 juillet 1035. Son fils Guillaume, âgé d'environ huit ans, lui succède.
Selon l'historien William de Malmesbury, des décennies plus tard, le fils de Robert, William, a envoyé une mission à Constantinople et à Nicée pour ramener le corps de son père en Normandie afin de l'enterrer. L'autorisation fut accordée, mais, ayant voyagé jusqu'aux Pouilles (Italie) lors du voyage de retour, les envoyés apprirent que Guillaume lui-même était mort. Ils ont alors décidé de réinterpréter le corps de Robert en Italie.
Numéro
Par sa concubine, Herleva de Falaise, il était père de :
- Guillaume le Conquérant (c.1028-1087).
- Adélaïde de Normandie, qui a épousé en premier lieu Enguerrand II, comte de Ponthieu. Elle a épousé en second lieu Lambert II, comte de Lens, et en troisième lieu Odo II de Champagne.