Giselle (ballet)
Giselle ; ou, Le Wilis est un ballet romantique en deux actes. Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Théophile Gautier ont écrit l'histoire du ballet. Ils l'ont basé sur un court passage en prose dans De l'Allemagne de Heinrich Heine. Ils ont également utilisé le poème "Fantômes" de Victor Hugo. Adolphe Adam a écrit la musique. Jean Coralli et Jules Perrot ont conçu les danses. Carlotta Grisi a dansé le rôle de Giselle dans la première production. Les décors ont été créés par Pierre Cisceri.
L'histoire se déroule en Allemagne à la Renaissance. Giselle est une paysanne. Elle tombe amoureuse d'Albrecht. C'est un noble qui se fait passer pour un paysan. Giselle est choquée de découvrir qu'Albrecht va épouser la princesse Bathilde. Son cœur se brise. Elle devient folle (folle, folle) et meurt. Une nuit, elle se relève de sa tombe. Elle veut protéger Albrecht des Wilis. Les Wilis sont les esprits fantômes des filles mortes. Ils forcent les hommes à danser jusqu'à leur mort.
Le ballet a été créé à Paris le lundi 28 juin 1841 au Théâtre de l'Académie Royale de Musique. Ce fut un grand succès. Il a été mis en scène presque immédiatement par d'autres compagnies de ballet en Europe, en Russie et aux États-Unis. Grisi est déclaré autre Taglioni. Taglioni était la plus grande ballerine de l'époque. L'historienne du ballet Grace Robert écrit : "Giselle ... est l'archétype des ballets de l'époque romantique".
Histoire
Acte 1
Le ballet s'ouvre un matin d'automne en Allemagne. Giselle et Albrecht sont amoureux. Hilarion est lui aussi amoureux de Giselle. Mais elle ne l'aime pas. Il devient jaloux. Il promet de se venger. Les douces manières d'Albrecht éveillent les soupçons de Hilarion. Albrecht est vraiment un duc. Il se fait passer pour un paysan. Les paysans et les paysannes entament une valse. Giselle demande à Albrecht de danser avec elle. La mère de Giselle dit que sa fille a le coeur fragile. Elle mourra si elle n'arrête pas de danser. Elle a peur que Giselle ne devienne une des Wilis. Les Wilis sont des esprits féminins fantômes. Ils dansent les hommes jusqu'à la mort.
Un cor de chasse se fait entendre au loin. Albrecht devient nerveux. Il se dépêche de partir avec les paysans. Le prince de Courlande, sa fille Bathilde et leurs courtisans entrent. Ils cherchent un endroit pour se reposer après la chasse. Giselle et sa mère leur apportent à manger et à boire. Bathilde s'intéresse à Giselle. Ils se disent tous les deux amoureux et bientôt mariés. Albrecht revient avec les paysans. Bathilde dit qu'il est son futur mari. Giselle est choquée. Elle devient folle et meurt dans les bras de sa mère. Albrecht est chassé par les paysans.
Acte 2
Il est minuit dans un bois sombre. Une flaque d'eau se trouve au loin. Les gardes-chasse entrent. Hilarion les avertit que le lieu est hanté par les Wilis. Les gardes-chasse s'enfuient. La reine des Wilis se lève des mauvaises herbes pour appeler les Wilis ensemble. Giselle est sur le point de devenir l'une d'entre eux. Elle se lève de sa tombe. Elle danse. Albrecht entre pour prier sur la tombe de Giselle. Il voit Giselle. Ils dansent. Les Wilis piègent Hilarion. Ils le forcent à danser. Ils le jettent dans l'eau jusqu'à ce qu'il meure. La reine des Wilis veut qu'Albrecht meure aussi. Giselle ne le veut pas. Elle veut lui sauver la vie. Le jour se lève. Les Wilis disparaissent. Giselle retourne dans sa tombe. Bathilde et les courtisans entrent. Ils cherchent Albrecht. Il tombe dans leurs bras, épuisé.
Grisi en Giselle, 1841
Contexte
La Révolution française (1789-1799) a créé une classe moyenne française. Ces gens n'aimaient pas les goûts et les valeurs de l'aristocratie. Ces goûts et ces valeurs ont influencé l'art et la littérature française depuis le règne de Louis XIV. Le pouvoir de l'aristocratie avait pris fin avec la Révolution. Des milliers d'aristocrates étaient morts à la guillotine ou dans des massacres. Beaucoup sont morts en prison, ou ont fui la France pour se réfugier dans d'autres pays.
Après la Révolution, les directeurs et les créateurs de ballet français se sont tournés vers des histoires basées sur les mythologies grecque et romaine. L'aristocratie aimait ces histoires. Mais les metteurs en scène et les concepteurs se sont plutôt tournés vers les histoires que la classe moyenne aimait. Ces histoires étaient basées sur la vie réelle, les lieux réels, les temps passés, les gens ordinaires et le surnaturel.
Deux ballets avec de telles histoires ont suscité un grand enthousiasme à Paris dans les années 1830. En novembre 1831, l'opéra Robert le diable de Meyerbeer est présenté pour la première fois. Il comprenait un court ballet intitulé Le Ballet des Sœurs. Dans ce petit ballet, des nonnes mortes sortent de leur tombe. Elles dansent au clair de lune. Le public a adoré ce ballet. En mars 1832, le ballet La Sylphide a été présenté. Ce ballet parle d'une belle sylphide (fée). Elle aime James, un jeune écossais. Une tragédie se produit. James tue accidentellement la sylphide.
Ce ballet a fait découvrir Marie Taglioni au public français. Elle a été la première à danser en pointe. Elle l'a fait pour des raisons artistiques plutôt que pour le spectacle. Elle fut également la première à porter la jupe de ballet blanche, en forme de cloche, qui descend jusqu'aux mollets. Cette jupe est aujourd'hui considérée comme un élément essentiel du ballet romantique. Le poète et critique Théophile Gautier assiste à la première représentation de La Sylphide. Ses idées pour Giselle montreront des touches de La Sylphide dix ans plus tard. Elle se déroulerait dans un lieu réel et dans le passé, par exemple, et porterait sur des gens ordinaires et des femmes surnaturelles.
Développement de l'histoire
Dans un article de presse de 1841 annonçant la première représentation de Giselle, Théophile Gautier enregistre son rôle dans la création du ballet. Il avait lu la description des Wilis dans De l'Allemagne de Heinrich Heine, et pensait que ces mauvais esprits feraient un "joli ballet". Il planifie leur histoire pour le deuxième acte et choisit un vers de Victor Hugo intitulé "Fantômes" pour inspirer le premier acte. Ce verset parle d'une belle jeune fille espagnole de 15 ans qui aime danser. Elle a trop chaud à un bal et meurt d'un refroidissement par un matin frais.
Le passage en prose de Heine dans De l'Allemagne parle de jeunes femmes surnaturelles appelées les Wilis. Elles sont mortes avant le jour de leur mariage et se lèvent de leur tombe au milieu de la nuit pour danser. Tout jeune homme qui croise leur chemin est forcé de danser jusqu'à sa mort. Dans un autre livre, les Wilis seraient des jeunes femmes abandonnées qui sont mortes et sont devenues des vampires. On suppose que c'est la raison pour laquelle elles détestent les hommes.
Gautier pensait que le Wilis de Heine et l'Espagnole de quinze ans de Hugo feraient une bonne histoire de ballet. Sa première idée était de présenter une salle de bal vide, scintillant de cristal et de bougies. Les Wilis jetteraient un sort sur le sol. Giselle et d'autres danseurs entreraient et tournoieraient dans la salle, incapables de résister au sort pour les faire danser. Giselle essayait d'empêcher son amant de s'associer à d'autres filles. La reine des Wilis entrait, posait sa main froide sur le coeur de Giselle, et la fille tombait morte.
Gautier n'est pas satisfait de cette histoire. Il s'agissait essentiellement d'une succession de danses avec un moment de drame à la fin. Il n'avait aucune expérience de l'écriture de ballets, il fit donc appel à Vernoy de St. Georges, un homme qui avait écrit de nombreuses histoires pour le ballet. Saint-Georges aimait l'idée de base de Gautier sur la frêle jeune fille et les Wilis. Il écrivit l'histoire de Giselle telle qu'on la connaît aujourd'hui en trois jours et l'envoya à Léon Pillet, le directeur de l'Opéra de Paris.
Pillet voulait présenter au public une belle jeune danseuse italienne nommée Carlotta Grisi. Il a pensé à La Sylphide, mais Adèle Dumilâtre lui a rappelé que le rôle lui avait été promis. Un ballet en préparation, La Rosière de Gand, a été suggéré, mais Grisi s'y est opposé. Le rôle était trop long et l'histoire ne se prêtait pas à la danse. Pillet avait besoin d'une bonne histoire, et il l'a trouvée dans Giselle. Grisi a aimé l'histoire autant que Pillet, donc Giselle a été mise en développement immédiatement.
Vernoy de St. Georges, date inconnue
Musique
Adolphe Adam était un auteur populaire de musique de ballet et d'opéra dans la France du début du XIXe siècle. Il écrivait avec une grande rapidité. Il a terminé Giselle en deux mois environ. La musique a été écrite dans le style lisse de l'époque appelé cantilène. Ce style est bien connu des amateurs de musique de l'opéra Norma de Bellini et de Lucia di Lammermoor de Donizetti.
Adam a utilisé plusieurs leitmotivs dans le ballet. Un leitmotiv est une courte phrase musicale qui est associée à un certain personnage, événement ou idée. Les leitmotivs d'Adam sont entendus à plusieurs reprises tout au long du ballet. Un leitmotiv est associé à Giselle, et un autre à Albrecht. Le motif de Hilarion marque chacune de ses entrées. Il suggère le thème du Destin de la Cinquième Symphonie de Beethoven. Un autre leitmotiv est associé à l'épreuve florale "il m'aime, il ne m'aime pas" du premier acte. Ce leitmotiv est repris dans la scène de la folie et dans l'acte 2, lorsque Giselle offre des fleurs à Albrecht. Les Wilis ont leur propre motif. On l'entend dans l'ouverture, dans l'acte 1 lorsque Berthe raconte l'histoire des Wilis, et dans la scène de la folie. On l'entend à nouveau dans le deuxième acte, lorsque les Wilis font leur première entrée. Le motif du cor de chasse marque les surprises soudaines. Ce motif est entendu lorsque Albrecht est exposé en tant que noble.
La musique était complètement originale avec Adam. Un critique a cependant noté qu'Adam avait emprunté huit mesures à une romance d'une Mlle Puget et trois mesures au chœur du chasseur dans l'opéra Euryanthé de Carl Maria von Weber. En outre, deux pièces de Friedrich Burgmüller ont été intégrées au ballet. L'une était une valse intitulée "Souvenir de Ratisbonne". L'autre était un groupe de danses interprétées par les amis de Giselle. On ne sait pas qui a mis ces pièces dans le ballet.
Un historien de la danse écrit :
La partition de Giselle ne peut en aucun cas être qualifiée de grande musique, mais on ne peut pas nier qu'elle est admirablement adaptée à son objectif. Elle est dansable, sa couleur et son ambiance sont en harmonie avec les différentes situations dramatiques ... Lorsque nous écoutons aujourd'hui ces mélodies obsédantes composées il y a plus d'un siècle, nous prenons rapidement conscience de leur intense nostalgie, un peu comme l'ouverture d'un souvenir victorien, entre les pages duquel se trouve une Valentine admirablement préservée - dans toute la gloire de sa dentelle de papier complexe et de ses motifs floraux symboliques - qui murmure une époque de loisirs désormais révolue. Pour un bref instant, l'air semble légèrement parfumé de violet parme et de gardénia. La musique de Giselle exerce toujours sa magie.
- Cyril W. Beaumont, extrait de A Ballet Called Giselle (1996), p. 58
Adolphe Adam vers 1835
Danse et pantomime
Jean Coralli et Jules Perrot ont conçu les danses pour Giselle. Perrot et Carlotta Grisi étaient amants, et Perrot a conçu toutes les danses de Grisi et toute sa pantomime. Tout le monde dans le monde de la danse parisienne savait que Perrot avait conçu les danses de Grisi, et Coralli le disait, mais Perrot ne recevait aucun crédit officiel dans les documents imprimés tels que les affiches et les programmes. Cela a très probablement été fait pour empêcher Perrot de percevoir des royalties (argent, profits) sur le ballet. Perrot aimait les touches audacieuses et avait prévu plusieurs sauts aériens rapides sur des fils dans l'acte 2 pour Giselle. Grisi avait peur de ces sauts. Un machiniste a été amené pour tester les sauts. Il s'est écrasé le visage le premier dans le décor. Les sauts ont été abandonnés.
Cyril Beaumont écrit que Giselle est composée de deux éléments : la danse et le mime. L'acte 1 comporte de courtes scènes mimées, souligne-t-il, et des épisodes de danse qui sont fusionnés avec le mime. Dans l'acte 2, le mime a été entièrement fusionné avec la danse. Il écrit que le vocabulaire chorégraphique est composé d'un petit nombre de pas simples :
- Mouvements : developpe, grand rond de jambe
- Poses : arabesque, attitude
- Gliding steps: chasse, glissade, pas de basque, pas de bouree
- Sauter les étapes : ballone, temps leve
- Turning steps: pirouette, petit tour, tour en l'air
- Leaping steps: (vertical) ballotte, entrechat, sisonne, rond de jambe en l'air saute, (horizontal) cabriole, jete, grande jete, soubresaut
Beaumont spécule que les étapes simples ont été délibérément planifiées pour permettre une "expressivité maximale".
Des parties de Giselle ont été coupées ou changées depuis la première soirée du ballet. La scène de pantomime de l'acte 1 de Giselle, dans laquelle elle raconte à Albrecht son étrange rêve, est coupée. Le pas de deux paysan de l'acte 1 est un peu réduit. Le prince de Courlande et sa fille Bathilde avaient l'habitude de faire leur entrée à cheval, mais aujourd'hui ils continuent à marcher. Dans la production originale, le Prince et Bathilde étaient présents à la mort de Giselle, mais maintenant ils quittent la scène avant qu'elle ne meure. Les machines utilisées pour faire voler Giselle et la faire disparaître ne sont plus utilisées. Une trappe est parfois utilisée pour faire sortir Giselle de sa tombe, puis pour la faire s'y enfoncer à la fin du deuxième acte.
À la fin du deuxième acte, Bathilde est entré avec les courtisans pour rechercher Albrecht. Il fit quelques pas instables vers eux et s'effondra dans leurs bras. Ce moment était un parallèle artistique à la fin du premier acte, lorsque les paysans se rassemblèrent autour de la Giselle morte. Maintenant, Bathilde et les courtisans sont coupés, et Albrecht quitte lentement la scène seul.
Jocelyn Vollmar dans le rôle de Myrtha posant en arabesque dans une robe typique d'un ballet "blanc" (1947)
Musique, danse et costumes ethniques
La musique, la danse et les costumes ethniques ont joué un rôle important dans le ballet romantique. À l'époque où Giselle a été écrite, les gens pensaient à l'Allemagne lorsqu'ils entendaient une valse, car cette valse était d'origine allemande. Giselle fait sa première entrée sur la musique d'une valse, et le public aurait tout de suite su que le ballet se déroulait en Allemagne. Adam a écrit trois valses pour Giselle : deux pour Giselle et une pour les Wilis. Adam a écrit que la "Valse de Giselle" du premier acte a "toute la couleur allemande indiquée par la localité". Les gens étaient d'accord. Un critique a écrit : "Une belle valse ... dans l'esprit germanique du sujet".
Au début, Gautier a pensé que certains des danseurs de la valse de l'acte 2 pour les Wilis devraient s'habiller en costume ethnique et danser des pas ethniques. Adam a donc mis des morceaux de musique française, espagnole, allemande et indienne dans la valse à cette fin. L'idée "ethnique" de Gautier a cependant été abandonnée au fur et à mesure du développement du ballet, et elle n'a pas été reprise par les producteurs modernes. Aujourd'hui, l'acte 2 est un ballet blanc - un ballet "blanc" dans lequel toutes les ballerines et le corps de ballet sont habillés de jupes pleines, blanches, en forme de cloche et les danses ont un dessin géométrique.
Grisi et Petipa sur la "Valse favorite de Giselle", une couverture de musique en feuille
Dessins originaux
Costumes
La période historique pour Giselle n'est pas indiquée dans le récit. Paul Lormier, le chef costumier de l'Opéra de Paris, a probablement consulté Gautier à ce sujet. Il est également possible que Pillet ait eu en tête le budget du ballet et ait décidé d'utiliser pour Giselle les nombreux costumes de style Renaissance de la garde-robe de l'Opéra. Ces costumes seraient ceux de Guillaume Tell de Rossini (1829) et de Benvenuto Cellini de Berlioz (1838). Lormier a certainement conçu les costumes pour les personnages principaux. Ses costumes ont été utilisés à l'Opéra jusqu'à ce que le ballet soit retiré du répertoire en 1853.
Giselle est reprise en 1863 avec de nouveaux costumes par l'assistant de Lormier, Alfred Albert. Les costumes d'Albert sont plus proches de ceux des productions modernes que de ceux de Lormier, et ont été utilisés à l'opéra jusqu'en 1868. Le ballet est repris en 1924 avec des décors et des costumes d'Alexandre Benois. Il voulait faire revivre les costumes de la production originale mais abandonna l'idée, croyant que les critiques lui reprocheraient un manque de créativité imaginative.
Sets
Pierre Luc Charles Ciceri est le chef décorateur de l'Opéra de Paris de 1815 à 1847. Il a conçu les décors de la première production de Giselle. Gautier n'a pas précisé le lieu où le ballet devait se dérouler, mais l'a placé dans "un coin mystérieux de l'Allemagne ... de l'autre côté du Rhin". Il s'agirait du côté est.
Giselle a passé deux mois en répétition. C'était un temps de répétition très long pour la période. Malgré cela, Ciceri n'a pas eu assez de temps pour concevoir les décors des deux actes et s'est concentré sur le deuxième acte. Les décors du premier acte étaient en fait ceux conçus pour le ballet de 1838, La Fille du Danube d'Adam. Une illustration tirée des Beautés de l'Opéra de 1845 montre la maison de Giselle avec un toit de paille à gauche et la maison d'Albrecht à droite. Les deux maisons sont encadrées par les branches de deux grands arbres de chaque côté de la scène. Entre les deux chalets, au loin, apparaît un château et des pentes couvertes de vignes. Bien que cette scène n'ait pas été conçue pour Giselle, elle est restée le modèle pour la plupart des productions modernes. Le décor de Ciceri a été utilisé jusqu'à ce que le ballet soit retiré du répertoire en 1853. À cette époque, Gautier a remarqué que les décors s'effondraient : "La maison de Giselle a à peine trois ou quatre pailles sur son toit."
L'illustration de l'acte 2 des Beautés montre un bois sombre avec une flaque d'eau au loin. Les branches des arbres âgés créent une arche au-dessus de la tête. Sous ces branches, à gauche, se trouve une croix de marbre sur laquelle est écrit "Giselle". Sur l'un de ses bras est suspendue la couronne de feuilles de vigne que Giselle portait en tant que Reine du Vintage. Sur la scène, d'épaisses mauvaises herbes et des fleurs sauvages (200 joncs et 120 branches de fleurs) constituaient le sous-bois. Les jets de gaz des projecteurs et ceux suspendus dans les mouches étaient tournés vers le bas pour créer une ambiance de mystère et de terreur.
Un trou circulaire a été découpé dans le fond et recouvert d'un matériau transparent. Une forte lumière derrière ce trou représentait la lune. La lumière était parfois manipulée pour suggérer le passage des nuages. Gautier et Saint-Georges voulaient que le bassin soit fait de grands miroirs. Pillet rejette cette idée en raison de son coût. Cependant, lors de la reprise de 1868, les miroirs furent acquis pour cette scène.
Adam pensait que le décor de Ciceri pour le premier acte n'était "pas très bon... il est tout faible et pâle", mais il a aimé le décor du deuxième acte : "[le] deuxième acte est un délice, une forêt sombre et humide remplie de joncs et de fleurs sauvages, et se terminant par un lever de soleil, vu d'abord à travers les arbres à la fin de la pièce, et très magique dans son effet. Le lever du soleil a également ravi les critiques.
Albrecht par Paul Lormier
Act 2 from Les Beautés de l'Opéra
Première représentation
Les balletomanes de Paris sont très excités à l'approche de la soirée d'ouverture de Giselle. Les reportages ont maintenu leur intérêt. Certains rapports ont dit que Grisi avait eu un accident. D'autres ont dit que le chef d'orchestre était malade et avait une tumeur. D'autres encore ont dit que les machinistes craignaient pour leur sécurité.
L'espoir que le ballet soit prêt en mai a été déçu. La soirée d'ouverture a été reportée à plusieurs reprises. Grisi s'est absentée quelques jours et son retour a été retardé pour protéger sa santé. Les éclairages, les trappes et les changements de scène ont nécessité de nouvelles répétitions. Des coupures ont été faites dans le rôle de Grisi pour épargner la santé de la danseuse. Au lieu de retourner sur sa tombe à la fin du ballet, il a été décidé que Giselle serait placée sur un lit de fleurs et qu'elle s'enfoncerait lentement dans la terre. Cette touche a préservé l'ambiance romantique de la finale du deuxième acte.
Enfin, le lundi 28 juin 1841, le rideau se lève sur Giselle dans la salle Le Peletier. Grisi joue Giselle avec Lucien Petipa dans le rôle de son amant Albrecht, M. Simon dans celui du garde-chasse Hilarion, et Adèle Dumilâtre dans celui de Myrtha, la reine des Wilis. Typique des pratiques théâtrales de l'époque, Giselle est précédée d'un extrait d'une autre production, en l'occurrence le troisième acte de l'opéra de Rossini, Moise.
Malgré le fait que le chef machiniste criait des ordres à son équipe qui pouvaient être entendus par le public, Giselle fut un grand succès. Grisi a fait sensation. Les amateurs de ballet la considèrent comme une autre Taglioni, la plus grande ballerine de l'époque.
Affiche originale
Ballet dans la salle Le Peletier en 1864
Les personnages de la première représentation
- Duc Albert de Silésie, en costume de villageois
- Le Prince de Courlande
- Wilfride, l'écuyer du duc
- Hilarion, le garde-chasse
- Un vieux paysan
- Bathilde, la fiancée du duc
- Giselle, une paysanne
- Berthe, la mère de Giselle
- Myrtha, reine du Wili
- Zulmé, un Wili
- Moyne, un Wili
Giselle est couronnée Reine du Vintage dans une illustration de 1845
Examens et commentaires contemporains
Giselle a connu un grand succès artistique et commercial. Le Constitutionnel a fait l'éloge de l'Acte 2 pour ses "effets poétiques". Le Moniteur des théâtres écrit que Grisi "court [et] vole sur la scène comme une gazelle amoureuse". Un critique a fait une analyse détaillée de la musique de La France Musicale. Il trouve la valse de l'acte 1 "ravissante" et note que la scène du récit de Berthe est remplie de modulations harmoniques "tout à fait nouvelles". Il a fait l'éloge d'autres moments de l'acte 1 (en particulier la scène de la folie), et a été enchanté par la musique de l'acte 2, en soulignant l'entrée des Wilis et le solo d'alto joué pendant les derniers moments de Giselle. Il pensait que la musique de la flûte et de la harpe accompagnant Giselle alors qu'elle disparaissait dans sa tombe à la fin du ballet était "d'une beauté tragique".
Coralli a été félicité pour le pas de deux paysan de l'acte 1 et pour l'"élégance" de l'acte 2. Coralli a suivi une suggestion de Gautier et a choisi les plus belles filles de la compagnie pour jouer les paysans et les Wilis. Un observateur a trouvé le processus de sélection cruel : les filles presque belles ont été rejetées sans aucune réflexion.
Grisi et Petipa ont été de grands succès en tant qu'amants tragiques. Gautier a fait l'éloge de leur performance dans l'acte 2, écrivant que les deux danseurs ont fait de cet acte "un vrai poème, une élégie chorégraphique pleine de charme et de tendresse ... Plus d'un œil qui pensait ne voir que [la danse] a été surpris de voir sa vision obscurcie par une larme - ce qui n'arrive pas souvent dans un ballet ... Grisi a dansé avec une perfection ... qui la place dans les rangs entre Elssler et Taglioni ... Son mimétisme a dépassé toutes les attentes ... Elle est la nature et l'absence d'art personnifiés".
Adam a trouvé Petipa "charmant" en tant que danseur et acteur, et qu'il avait "réhabilité" la danse masculine avec sa performance. À propos de Dumilâtre, il écrit : "... malgré sa froideur, [Dumilâtre] mérite le succès qu'elle a obtenu par la justesse et la qualité "mythologique" de ses poses : ce mot peut sembler un peu prétentieux, mais je ne vois pas d'autre moyen d'exprimer une danse aussi froide et noble que celle qui convient à Minerve dans une humeur joyeuse, et à cet égard [Dumilâtre] semble avoir une forte résonance auprès de cette déesse.
Giselle a gagné 6500 francs entre juin et septembre 1841. C'est le double du montant de la même période en 1839. Le salaire de Grisi a été augmenté pour en faire la meilleure salariée parmi les danseurs de l'Opéra. Des souvenirs sont vendus. Des photos de Grisi en tant que Giselle sont imprimées et des arrangements de musique en feuille sont faits pour la danse sociale. Le sculpteur Emile Thomas fait une statuette de Giselle dans son costume du deuxième acte. Un tissu de soie appelé Giselle façonné est fabriqué et Madame Lainné, modiste, vend une fleur artificielle appelée "Giselle". Le ballet est parodié au Théâtre du Palais-Royal en octobre 1841.
Premières productions
Ballets romantiques |
Le Ballet des Soeurs (1831) |
· v · t · e |
Giselle a été jouée à Paris dès ses débuts en 1841 jusqu'en 1849. Elle a ensuite été retirée du répertoire. Grisi a toujours dansé le rôle titre. Le ballet a été repris en 1852 et 1853, mais sans Grisi. L'œuvre a été retirée du répertoire après 1853. Il a été repris en 1863 pour une ballerine russe, puis supprimé en 1868. Elle fut reprise près de 50 ans plus tard, en 1924, pour les débuts d'Olga Spessivtzeva. Cette production a été reprise en 1932 et 1938.
Giselle a été produite par d'autres compagnies de ballet en Europe et en Amérique presque immédiatement après sa première nuit. Les Britanniques ont eu leur premier aperçu de Giselle - non pas avec le ballet - mais avec un drame basé sur le ballet appelé Giselle, ou The Phantom Night Dancers de William Moncrieff. Il avait vu le ballet à Paris la même année. La pièce fut jouée le 23 août 1841 au Théâtre Royal, Sadler's Wells.
Le ballet proprement dit a été présenté pour la première fois à Londres au Her Majesty's Theatre le 12 mars 1842 avec Grisi dans le rôle de Giselle et Perrot dans celui d'Albrecht. Les danses ont été créditées à Perrot et à un Deshayes. Elle a été reprise à plusieurs reprises, une fois en 1884 avec une Mlle Sismondi dans le rôle d'Albrecht. Cette production a été reçue avec peu d'enthousiasme. Elle a été précédée par l'opérette Pocahontas.
Le ballet a été mis en scène par les Ballets Russes de Diaghilev en 1911 au Royal Opera, Covent Garden avec Tamara Karsavina et Nijinsky dans les rôles de Giselle et Albrecht. Anna Pavlova a dansé Giselle avec sa propre compagnie en 1913. Alicia Markova a dansé le rôle avec le Vic-Wells Ballet en 1934, et Margot Fonteyn a pris le rôle en 1937 lorsque Markova a quitté la compagnie. Les Anglais adorent Giselle. En 1942, par exemple, trois compagnies différentes dansaient le ballet à Londres.
Giselle a été créée en Russie au Théâtre du Bolchoï à Saint-Pétersbourg le 18 décembre 1842. Gédéonov, le directeur des théâtres impériaux de Saint-Pétersbourg, envoie son maître de ballet Titus à Paris pour trouver un nouveau ballet pour la ballerine Elena Andreyanova. Titus choisit Giselle. Le maître de ballet a ensuite mis en scène l'œuvre de mémoire à Saint-Pétersbourg. Perrot a produit Giselle à Saint-Pétersbourg en 1851. Il a apporté de nombreux changements au ballet au cours de ses années de service au Ballet Impérial. Dans les années 1880, le maître de ballet Marius Petipa a apporté de nombreux changements à la production de Perrot.
Giselle a été mise en scène pour la première fois en Italie au Teatro alla Scala de Milan le 17 janvier 1843. La musique n'était cependant pas celle d'Adam, mais celle d'un certain N. Bajetti. Les danses n'étaient pas non plus les originales, mais celles d'un certain A. Cortesi. Il est possible, mais inconnu, que le ballet ait été présenté pour la première fois dans les théâtres de province.
En 1844, la ballerine américaine Mary Ann Lee arrive à Paris pour étudier avec Coralli pendant un an. Elle retourne aux États-Unis en 1841 avec les indications pour Giselle et d'autres ballets. Lee fut la première à présenter Giselle aux États-Unis. Elle le fait le 1er janvier 1846 à Boston, au Howard Athenæum. George Washington Smith joue le rôle d'Albrecht. Lee danse Giselle (toujours avec Smith) le 13 avril 1846 au Park Theatre de New York.
Productions modernes
Nijinsky allait danser Albrecht pour la première fois à Saint-Pétersbourg en janvier 1911. Le tsar et sa famille seront présents. Diaghilev veut que Nijinsky porte le costume de style Renaissance qu'il avait porté à Paris le même mois. Il était plus facile à danser que les pantalons épais des Albrechts russes traditionnels, mais ses parties génitales (bien que couvertes) pouvaient être détectées. Il a reçu l'ordre de ne pas le porter. Nijinsky a dit qu'il voulait seulement bien danser. Selon Stravinsky, Nijinsky ne portait guère plus que les collants les plus serrés et un support athlétique rembourré (jockstrap). Le lendemain, le directeur en colère des théâtres impériaux a ordonné à Nijinsky de s'excuser. Des plaintes concernant le danseur ont été recueillies ici et là. Nijinsky savait que Diaghilev lui donnerait du travail, alors il a démissionné. Le 24 janvier 1911, il est officiellement renvoyé des théâtres impériaux.
Nijinsky dans le rôle d'Albrecht, Paris 1911
Structure
Acte I
- no.1 Introduction
- no.2 Scène première
- n°3 Entrée d'Albrecht
- no.4 Entrée de Giselle
- no.5 Scène dansante
- interpolation - Pas de deux pour Mlle Maria Gorshenkova (Ludwig Minkus ; 1884 ; cette pièce n'a été incluse que dans les productions de l'époque impériale)
- no.6 Scène de Hilarion
- no.7 Retour de la vendange
- interpolation - Pas de cinq pour Mlle. Carlotta Grisi (Cesare Pugni ; 1850 ; uniquement inclus pour la représentation de Grisi)
- n°8 Valse
- no.9 Scène dansante
- no.10 Le récit de Berthe
- no.11 Scène : La chasse royale
- no.12 Scène de Hilarion
- n°13 Marche des vignerons
- interpolation - Variation pour Mlle. Elena Cornalba (alias Pas seul) (probablement composée par Riccardo Drigo, c. 1888)
- interpolation - Pas de deux pour Mlle. Nathalie Fitzjames (aka Peasant pas de deux)
D'après les Souvenirs de Ratisbonne de Johann Friedrich Franz Burgmüller, vers 1841 -
a. Entrée
b. Andante
c. Variation
d. Variation
interpolation - variation féminine supplémentaire (mise en scène du Théâtre Mariinsky) (Riccardo Drigo? ; du ballet La Farce de Cupidon ; 1890.)
e. Variation
f. Coda
- no.14 Galop général
- no.15 Grand scène dramatique: La folie de Giselle
Acte II
- no.16 Introduction et scène
- no.17 Entrée et danse de Myrthe
- no.18 Entrée des Wilis
- n°19 Grand pas des Wilis
- no.20 Entrée de Giselle
- n°21 Entrée d'Albrecht
- n°22 L'apparition de Giselle
- n°23 La mort de Hilarion
- no.24 Scène des Wilis
- n°25 Grand pas d'action -
a. Grand adage
b. Variation de Giselle
c. Variation d'Albert
interpolation - Variation pour Mlle Adèle Grantzow (probablement composée par Cesare Pugni ; 1867)
d. Coda
- no.26 Scène finale
Questions et réponses
Q : Qu'est-ce que Giselle ; ou, The Wilis ?
R : Giselle ; ou, The Wilis est un ballet romantique en deux actes. Il a été écrit par Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Thיophile Gautier d'après un court passage en prose du De l'Allemagne de Heinrich Heine et du poème "Fantפmes" de Victor Hugo.
Q : Qui a écrit la musique du ballet ?
R : Adolphe Adam a écrit la musique du ballet.
Q : Qui a conçu les danses ?
R : Jean Coralli et Jules Perrot ont conçu les danses.
Q : Où se déroule l'histoire ?
R : L'histoire de Giselle ; ou, Les Wilis se déroule en Allemagne pendant la Renaissance.
Q : Qu'arrive-t-il à Giselle lorsqu'elle découvre qu'Albrecht va épouser une autre femme ?
R : Lorsque Giselle découvre qu'Albrecht, qu'elle aime, va épouser la princesse Bathilde, son cœur se brise, elle devient folle (insensée) et meurt.
Q : Qui dansait le rôle de Giselle dans la première production de ce ballet ?
R : Carlotta Grisi a dansé le rôle de Giselle dans la première production de ce ballet.
Q : Quand a-t-il été représenté pour la première fois ?
R : Giselle ; ou, Les Wilis a été représenté pour la première fois le lundi 28 juin 1841 au Thיגtre de l'Acadיmie Royale de Musique de Paris.