Guillaume Cliton
Guillaume Clito (1102-1128), était le comte de Flandre et duc titulaire de Normandie. Son épithète "Clito" était un terme latin qui avait la même signification que le terme anglo-saxon "Aetheling". Clito" et "Atheling" signifiaient tous deux "homme de sang royal", ou le terme moderne "prince".
William Clito en tant que comte de Flandre.
Histoire et famille
Jeunesse
William était le fils de Robert Curthose, duc de Normandie, et de sa femme Sybilla de Conversano. Elle était la fille de Geoffrey, comte de Conversano (dans le sud de l'Italie). Son père, le duc de Normandie, a été vaincu et capturé par son frère Henri Ier d'Angleterre à la bataille de Tinchebrai en (1106). Robert Curthose se rendit avec Henri Ier à Falaise où Henri rencontra son neveu, le jeune William Clito, pour la première fois. Henry place son neveu sous la garde d'Hélias de Saint-Saëns, comte d'Arques. Hélias avait épousé une fille du Duc Robert, son ami et seigneur. Le garçon Guillaume reste sous la garde d'Hélias jusqu'en août 1110. À cette époque, le roi envoya soudainement des agents pour exiger que le garçon lui soit remis. À ce moment-là, Hélias était loin de chez lui. Mais ses serviteurs cachèrent le garçon et le firent passer en contrebande à leur maître. Hélias s'est enfui en sécurité parmi les ennemis d'Henry.
Première rébellion normande, 1118-19
Le premier refuge de Guillaume fut chez le grand ennemi du roi Henri, Robert de Bellême, qui possédait de vastes terres au sud de la Normandie. Lorsque Robert de Bellême fut capturé en 1112, Guillaume et Hélias s'enfuirent à la cour du jeune comte Baudouin VII de Flandre qui était un autre cousin de Guillaume. En 1118, un certain nombre de comtes et de barons normands en avaient assez du roi Henri pour s'allier au comte Baudouin. Ils se sont ralliés à la cause de William Clito et ont déclenché une dangereuse rébellion.
Les comtes frontaliers normands et le comte Baldwin étaient trop puissants pour que le roi puisse se battre. Ils s'emparèrent d'une grande partie du nord de la Normandie. Mais la campagne se termine rapidement lorsque le comte Baldwin est blessé lors du siège d'Arques (septembre 1118). L'année suivante, la cause de William Clito est reprise par Louis VI de France. Il envahit la Normandie en descendant la Seine. Le 20 août 1119, le roi de France est accueilli par les troupes du roi Henri à la bataille de Brémule. Louis et son armée sont vaincus.
Ce jour-là, William Clito montait à cheval avec la garde du roi de France. Il a échappé de justesse à la capture lorsque les Français ont perdu la bataille. Le lendemain, son cousin, le fils du roi Henri, William Adelin, lui a renvoyé le cheval qu'il avait perdu dans la bataille avec d'autres "nécessités" en guise de chevalerie. La rébellion s'effondra, mais le roi français continua à le soutenir. Louis porte son cas à l'attention du pape en octobre 1119 à Reims, et oblige Henri Ier à donner les raisons de son traitement sévère du garçon exilé.
Deuxième rébellion normande, 1123-24
Le 25 novembre 1120, la tragédie frappe Henri Ier d'Angleterre. Son fils, William Adelin, fait partie des nobles qui se sont noyés lorsque le navire blanc a coulé dans la Manche. La perte du seul fils légitime du roi Henri a changé la destinée de William Clito. Il était désormais l'héritier mâle évident de l'Angleterre et de la Normandie. Un groupe important de nobles normands se rallièrent à sa cause. Les problèmes d'Henri s'aggravent. Son fils William Adelin avait été promis en mariage à Mathilde d'Anjou, la fille du comte Fulk V d'Anjou. Fulk voulait maintenant que sa dot, y compris celle de plusieurs châteaux et villes du Maine, lui soit rendue. Mais Henri refusa catégoriquement. Fulk promit alors sa fille Sibylle à William Clito, lui donnant le comté du Maine comme dot. Le roi Henri fit alors appel au droit canon (de l'Église) et le mariage fut finalement annulé (non légal) en août 1124. Le William et Sibylla étaient trop proches selon les lois de l'Église de l'époque pour être mariés.
Entre-temps, une grave rébellion a éclaté en Normandie en faveur de William Clito. Mais celui-ci fut vaincu par le réseau d'espionnage d'Henry. Il y avait également très peu d'organisation parmi les dirigeants. Ils sont défaits à la bataille de Bourgtheroulde en mars 1124. Henri Ier fait également menacer Louis par son gendre, l'empereur Henri V, depuis l'est. Le roi Louis VI était ainsi distrait et ne pouvait pas offrir son aide.
Comte de Flandre
En 1127, Louis VI a pu faire de grands efforts pour aider la cause de Guillaume. En janvier, il lui donne les terres royales du Vexin français comme base d'attaque pour descendre la Seine en Normandie. Il épouse également la demi-sœur de la reine de France, Jeanne de Montferrat. Le meurtre du comte Charles le Bon de Flandre, le 2 mars 1127, donne au roi Louis une bonne chance de faire progresser la fortune de Guillaume. Le roi entre dans les Flandres à la tête d'une armée et, le 30 mars, fait accepter Guillaume comme nouveau comte par les barons de la province.
William a très bien commencé comme comte. Fin mai, la plupart des habitants du comté coopéraient avec lui. Mais l'argent anglais et un nouveau rival, Thierry d'Alsace, entraînent un affaiblissement de sa position. En février 1128, Saint-Omer et Gand déclarent qu'ils ne l'accepteront plus comme comte. Bruges fit de même en mars. En mai 1128, Lille accueille elle aussi Thierry. Guillaume ne contrôle alors plus que la frange sud des Flandres. Mais il riposte à Bruges. Lors de la bataille d'Axspoele, au sud de la ville, le 21 juin, Guillaume, avec ses chevaliers normands et les alliés français, vainc Thierry.
À ce moment, William est rejoint par son beau-père, le duc Godfrey de Brabant. Ensemble, leurs armées assiégèrent Alost le 12 juillet. Mais au cours du siège, William est blessé au bras lors d'une échauffourée avec un fantassin. La blessure se gangrène et William meurt à l'âge de vingt-cinq ans le 28 juillet 1128. Son fidèle beau-frère, Hélias de Saint-Saëns, était là avec lui. Le corps de Guillaume fut transporté à l'abbaye de Saint-Bertin à Saint-Omer et y fut enterré. Il ne laissa aucun enfant et laissa dans le deuil son père, prisonnier d'Henri Ier, qui mourut six ans plus tard.